« Dès mon plus jeune âge, j’ai été frappé par la magnificence des édifices religieux » raconte Jacques Gautier lors d’une interview radio en 1976. A l’âge de dix ans, il découvre que certains artisans du Moyen-Âge, armés de leur foi chrétienne, oeuvraient bénévolement à l’édification de Notre-Dame de Paris.
Chaque année, le jeune Gautier se fait un devoir de repeindre la toile de fond de la crèche de sa paroisse, renouvelant cette tradition à sa manière. Ces artisans du Moyen-Âge resteront ses modèles. C’est ainsi qu’il offrira la création d’un vitrail pour l’église de Courchevel en 1965, le baptistère de l’église Saint-Marcel et les vitraux de la chapelle Stanislas à Paris.
C’est dans l’atelier aménagé dans sa propriété de Grimaud en Provence que Jacques conçoit et fabrique les douze vitraux qu’il destine à l’église romane Saint-Michel. En août 1975 ils sont inaugurés au cours d’une soirée grégorienne.
Le « Figaro » du 4 octobre 1985 les décrit comme « … tout à fait originaux. Pas de résille de plomb, mais des plaques de verre où il insère des blocs d’émaux et des grains de verre éclaté et qui deviennent ainsi des tableaux de lumière ».
Dans ses bijoux se reflète déjà un sens du sacré dans les subtilités alchimiques de coloris des émaux évoquant le monde intérieur des cathédrales. La collection de bijoux de 1972 s’inspire des vitraux de Chartres et de Notre-Dame de Paris. En 1985, à la suite de l’expérience de Grimaud, il lance des bijoux « vitraux », bracelets d’esclaves martelés et incrustés d’émaux bleu saphir, vert émeraude et améthyste ». Des vitraux sont également conçus pour s’intégrer dans le décor de la vie quotidienne.
